La Taverne de La Chope Sucrée
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 Et que le rhum coule à flot !

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Margot Manners

Margot Manners


Messages : 57
Date d'inscription : 02/02/2015

Et que le rhum coule à flot ! Empty
MessageSujet: Et que le rhum coule à flot !   Et que le rhum coule à flot ! EmptyMar 11 Aoû - 4:22

« Encore une bouteille de rhum ?... » Margot rit. Elle en a déjà vendu une bonne dizaine et a dû faire un aller-retour jusqu'à la cave pour en ramener encore. À l'étage, les clients fêtent un anniversaire, une mariage à venir, un retour de voyage avec une bouteille chacun, voire parfois plus. Alors elle s'exécute et en attrape une autre encore pour le client à l'armure rouge. Un sourire, les pièces qui passent de main en main avant de finir dans la caisse, et elle retourne discuter.

La soirée a été bonne. Une quinzaine de clients sont encore dans la taverne, et Margot court partout pour servir tout le monde. Ça lui évite de penser à tous ces problèmes qui lui tombent dessus, depuis quelques jours, et dans l'ambiance chaleureuse de la Chope Sucrée, enfin, elle se sent en sécurité. Une jeune femme l'appelle, lui parle musique, propose de jouer dans la taverne gratuitement, juste pour se faire connaître. Tout à l'heure, Atheness est passée comme elle l'avait promis, et la nouvelle videuse remplit son rôle à merveille. Il y avait longtemps qu'une soirée n'avait pas été aussi agréable.

« Madame... On appelle Margot alors que la musicienne décrit avec amour l'une de ses ballades préférées. J'ai cassé une bouteille, à l'étage... Pourriez-vous venir nous aider à la nettoyer ? » Margot tire une petite moue, mais elle hoche la tête -les affaires sont les affaires. Elle assure la ménestrelle de son retour rapide, s'empare du balai et de la balayette et monte à la suite de la cliente qui l'a appelée. « C'est là-bas, indique cette dernière en montrant le fond de la mezzanine. » Alors la serveuse s'en va réparer les bêtises des clients enivrés en chantonnant, d'humeur légère.

Derrière elle, une autre bouteille se casse et Margot maugrée un peu en se demandant combien d'autres vont suivre. Et puis une main vient se plaquer sur sa bouche, et sans qu'elle ait le temps de comprendre quoique ce soit, elle est entraînée contre un mur. Son cœur s'affole alors que le balai lui échappe des mains, et elle jette des regards paniqués autour d'elle. Ils sont plusieurs, à l'étage. Il va bien en avoir un qui va l'aider ?...
Et en effet, tous se lèvent. Une, deux, trois, quatre, cinq, six... Margot entend les bouteilles se briser une à une alors qu'ils se tournent vers elle. Ils ne l'aideront pas. Au contraire. Alors elle essaie de rassembler un peu ses esprits. Elle doit chercher Tina', elle doit l'appeler. Les larmes roulent sur ses joues alors qu'avec peine, elle arrive à se projeter hors de son corps pour toucher l'esprit de la videuse. Avant de se retrouver, elle implore la musicienne, restée en bas, d'appeler les Gardes. Elle ne sait même pas ce qu'elle lui dit, exactement, mais en quelques secondes, l'étage est rempli. Des amis, des ennemis ; elle ne sait pas, Margot, elle ne fait plus la différence. Son monde se résume désormais à cette main gantée sur sa bouche et au verre qui lui caresse la gorge, la joue. Elle a du mal à respirer, elle a envie de vomir, et elle pleure, elle panique. Elle pense à des choses bêtes, alors qu'elle voit la Mort la menacer de sa faux ; elle se dit qu'elle aurait aimé connaître le sexe du bébé de Doubhée, qu'elle n'a pas encore nourri Belore, ce soir, qu'elle n'a pas rendu ses livres à la bibliothèque de la Tour des Mages. Elle voit Tina' parler, devant elle, sans l'entendre. Tout ce qu'elle perçoit, c'est la respiration de cet homme qui la tient et les battements de son propre cœur. Même la voix de Belore lui semble lointaine.

« Dis-lui de partir ! » Un ordre qui vrille les tympans et qui fait couler les larmes plus vite encore alors que la main lâche sa bouche et entoure ses épaules. Et Margot essaie ; elle n'a pas le courage de tenir tête, elle n'a pas le courage de penser à ça, simplement. Elle essaie, mais elle n'y arrive pas et se contente de bégayer, la gorge nouée. Et c'est alors le verre qui lui coupe la joue, ce cri qui ne veut pas sortir. « Dis-lui ! » Mais elle tremble de tous ses membres maintenant que le tesson de bouteille se retrouve sous sa gorge, et plus un mot ne sort de sa bouche. Les joues souillées par les larmes et le sang, elle implore alors la Worgen du regard. « Tue-la. » Elle reconnaît la voix de la femme qui l'a fait monter. Mais elle ne veut pas mourir, Margot. Autour, elle voit des silhouettes -Rysed, Léo', Belore, Alyssa. C'est vague, elle a du mal à les reconnaître au milieu de la lumière des flammes qu'on a allumé. Elle se croit déjà morte, alors que l'homme qui la tient en otage lèche le sang qui coule sur sa joue.

Un, deux, trois, quatre, cinq, six... Margot compte le nombre le fois où le tesson lui rentre dans le flanc, dans le ventre. Les yeux révulsés, la voix éteinte, elle sent son cœur prêt à jaillir de sa poitrine. Sans qu'elle ne s'en rende réellement compte, dans un dernier effort, sa peau commence à geler. Alors son agresseur lui entaille la gorge, avant de se la voir arrachée des bras par un Rysed furieux. Mais déjà, Margot se retrouve enfermée dans son propre sort. La glace l'empêche de respirer, et elle se dit que finalement, c'est elle qui se sera tuée.

Elle ne voit plus, Margot ; elle sent. Elle sent les lourds pas qui descendent l'escalier précipitamment, puis le sol dur sur lequel elle est posée. Elle entend des voix étouffée. On la croit morte, sans doute. Et elle suffoque, elle étouffe. Seule la voix de Belore la maintient éveillée.
On frappe contre sa glace. Doucement, d'abord, puis plus violemment, alors qu'une douce chaleur caresse le ventre de la mage. Et enfin, elle respire ; mais pas longtemps. Le sang qui coule dans sa gorge se met à son tour à l'étouffer et elle tousse, elle siffle plus qu'elle n'inspire, elle crache plus qu'elle n'expire, elle meurt. Des mains violettes viennent enserrer son cou, et à nouveau, une étrange chaleur repousse la froideur de la mort.

Elle ne sait pas combien de temps durent les soins, ni ce qu'on lui fait exactement. Belore la rejoint, la douleur s'estompe un peu, mais elle ne peut plus bouger, et elle sent le sang dans lequel elle baigne. Autour d'elle, tout est flou ; elle croit reconnaître la voix de Tina', celle de Rysed. À nouveau, un vague soulagement l'envahit sans qu'elle n'arrive à savoir pourquoi -son esprit est trop embrouillé, elle peine déjà à garder les yeux ouverts. Une elfe s'agenouille près d'elle, semble lui parler, lui sourit. Mais Margot n'est capable de rien. Elle voit l'alcool dont le médecin imbibe un coton, elle voit ledit coton se poser sur l'une de ses blessures, sur le ventre. Elle sent la douleur lui arracher -enfin !- un cri rauque, puis le néant, alors qu'elle perd connaissance.
Et sur sa peau, le rhum, le sang et les larmes se mélangent.
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